dimanche 12 avril 2009

Campagne DBA Qadesh - Les batailles

Voici venu le temps du compte rendu de la campagne DBA Qadesh qui s'est déroulée dans les locaux de Jeux, Tu, Il ce samedi 11 avril 2009 (la présentation des armées reprendra un peu plus tard).

Seuls cinq participants ont pris part aux affrontements. Nous avons donc décidé d'exclure l'Assyrie des débats, ceci afin d'assurer un flanc aux armées présumées les moins performantes : Mitanni et Babylone.

La liste des engagés
(après tirage au sort intégral)

Pharaon Sylvain - I.22 Nouvel Empire d'Egypte
Fiston Gilles - I.18 Mycènes
Mum Ze Dong - I.24 Empire Hittite
Pdt-bien-aimé & Krystiani - I.19 Mitanni
Padawan (puis Padavoine, Padeveine & Padehaine) - I.21 Babylone



Carte de campagne - Qadesh (1275-1273 av. J-C)
(mes remerciements à Jean-Marc Aubert et Mélanie, créateurs de la carte)
La carte conserve les propriétés du schéma de la règle : chaque puissance contrôle trois territoires dont une capitale et a des liaisons directes avec deux voisins. Aucune capitale n'est exposée à une attaque directe (un envahisseur ne peut soumettre une capitale ennemie qu'après avoir fait la conquête d'une province périphérique). Un territoire central est accessible à chacun des protagonistes (aussi, malgré l'éloignement géographique, tous les joueurs sont en interaction). Ici, il s'agit évidemment de Qadesh, contrôlée en début de campagne par les Hittites. Pour livrer bataille à n'importe quel joueur de la campagne, un seul mot d'ordre : rendez-vous à Qadesh !

La campagne s'est jouée en trois années de 1275 à 1273 avant J-C.

Printemps 1275 - Une diplomatie Egyptienne défaillante
Endormi par les ambassadeurs Hittites et Mycéniens, Pharaon a été bien naïf de penser qu'il pourrait livrer campagne contre Babylone sans risquer une invasion de l'Egypte par Mycènes ou les Hittites...
Pendant que Ramsès s'aventurait à Sumer, Mouwatalli poussait l'offensive en Canaan, sous le regard bienveillant du Mycénien, en position d'attente en Crète. Revenu précipitamment défendre la frontière Nord de son empire, Ramsès II était sévèrement défait (0-4) et contraint à la retraite vers Thèbes.

Vue d'ensemble de la bataille de Canaan
(version 2009 de Qadesh)
Au jeu du chat et de la souris consistant pour l'Egyptien à placer ses archers devant les chars lourds hittites et ses lames (Bd) devant les lanciers anatoliens et pour le Hittite à pousser les archers de Ramsès avec ses lanciers tandis que ses chars lourds disperseraient l'infanterie impériale, c'est Mouwatalli qui devait trouver la bonne combinaison. Tandis que les chars légers egyptiens tentaient un mouvement tournant qui ne devait jamais aboutir, chars et infanterie hittites combinaient leurs efforts sur l'aile gauche et venait à bout de la résistance egyptienne (2 éléments d'archers détruits par les lanciers, 1 élément de psiloï dispersé par le général hittite et 1 élément de lames écrasé par un char lourd).

Bataille de Canaan : l'assaut final
(Vue de l'aile gauche hittite avant la déroute egyptienne et la fuite vers Thèbes)

Eté & Automne 1275 - le dépeçage de l'Empire Egyptien
Poussant l'avantage pris en direction de la vallée du Nil, Mouwatalli voyait s'ouvrir les portes des villes de l'Empire des Pharaons les unes après les autres. A Thèbes où il subit le siège sans livrer bataille (à quoi bon avec 8 éléments contre 12 ?), Ramsès II fit sa soumission à son nouveau suzerain (réussite du siège de Thèbes au premier jet de dé!).
Les mycéniens éprouvèrent à peine plus de difficultés à prendre part au festin : il leur fallut quand même deux saisons pour triompher du siège de Memphis et prendre acte du contrôle désormais excercé par les Hittites sur la cour du grand roi d'Egypte.

En une année, la puissance du Pharaon a été réduite à néant par l'alliance Greco-Hittite

Automne 1275 - Mitanni et Babylone, réduits au silence
A l'Est du croissant fertile, Mitanniens et Babyloniens rêvent d'en découdre. Mais impressionnés par le prestige de Mouwatalli , ils ont commis un excès de prudence en ne déclarant pas la guerre en début d'année au souverain Hittite. Etant donné la neutralité de l'Assyrie (et sa nature infranchissable), le seul moyen pour les deux royaumes orientaux de livrer bataille est de se donner rendez-vous à Qadesh. Pour cela, ils ont tous deux besoin de la bienveillance du Hittite et de son autorisation (sans déclaration de guerre préalable, impossible de forcer le passage). Clairvoyant, le nouveau maître de l'Egypte le leur refuse évidemment : n'ayant participé à aucun siège, ni à aucune bataille cette année, leurs armées seront réduites à 10 éléments maximum l'année suivante. A DBA, c'est le prix de la passivité et de l'oisiveté !

Contrariés par des embuscades fomentées par Mouwatalli , Babyloniens et Mitanniens ne parviennent pas à trouver leur chemin à travers les vallées escarpées de Syrie. Les nombreuses désertions occasionnées par une campagne infructueuse pénaliseront le recrutement au prochain printemps.

Bilan 1275
Points de prestige
(1 point de prestige marqué par perte occasionnée en excès par rapport aux pertes subies.
2 points de prestige marqués par le premier joueur à avoir pris le contrôle du camp ennemi ou à avoir tué le général ennemi.
)

Hittite : 4 - Autres : 0
Contrôle
Canaan par Hittite / Memphis par Mycènes
Vassalité
Egypte devient vassale du Hittite

Printemps & Eté 1274 - Génocide des Babyloniens

Puissance et vanité :
le duel Hittite vs Babylone de l'an 1274 avant J-C

L'Egypte conquise, Mitanni et Babylone affaiblis, il ne reste à Mouwatalli qu'à détourner l'attention de l'allié mycénien pour continuer à assoir sa domination sur le croissant fertile. Habile négociateur, le maître d'Hattousa propose à celui des palais de Mycènes de partir à la conquête de Babylone en lui promettant le libre passage par Qadesh.

Aveuglés par une farouche volonté de vengeance, le roi de Babylone choisit d'ignorer l'invasion mycénienne d'Akkad pour défier Mouwatalli à Qadesh (tandis que Mitanni échoue dans sa tentative de siège d'Arzawa). C'est le début d'une série de débâcles qui provoquera l'anéantissement de l'armée babylonienne.

Au printemps 1274, Mouwatalli convoque son vassal egyptien pour livrer bataille à l'insolent roi babylonien qui ne sait pas encore que son armée est davantage taillée pour la défense que pour l'aventure hors de ses terres. Sur une plaine livrée à la course des chars hittites où les auxiliaires babyloniens ne peuvent trouver de refuge accessible, Babylone est balayée par l'arrivée subite du contingent allié Egyptien (3 chars légers - LCh) sur son flanc gauche. En trois tours, Ramsès marque trois points de prestige tandis que Mouwatalli écrase le dernier psiloï babylonien.


L'armée Babylonienne à Qadesh au printemps 1274
(Mal coordonnées par le roi Padavoine, les manoeuvres babyloniennes vont vite tourner au désastre. Isolés de leurs chars, les auxiliaires et archers légers vont bientôt se faire piétiner par la marche de flanc egyptienne et le choc frontal hittite.)

A l'été 1275, tandis qu'Akkad cède devant les assauts mycéniens et que Mitanni s'empare d'Arzawa, Padavoine de Babylone bénéficiant de la générosité mitannienne qui accepte son mouvement de retraite à Alep est contraint d'abandonner sa capitale aux Mycéniens et Sumer aux Egyptiens. La route de Babylone est en effet coupée par les Hittites qui portent la guerre sur le sol Mitannien. Plutôt que de faire allégeance et se retirer devant la puissance de Mouwatalli , Padavoine s'entête à livrer bataille à 1 contre 2 (six éléments contre douze). Le massacre est évidemment au rendez-vous, l'armée Babylonienne est anéantie, son général laissé pour mort sur le champ de bataille.

Alep, morne plaine...
(A l'heure où plus aucun survivant Babylonien ne s'oppose au rouleau compresseur Hittite, l'armée de Mouttawali se prépare au pillage du camp de l'infâme Padavoine dont le sang versé noircit sous le soleil de Syrie.)

A l'automne 1274, cette unité de chars légers est tout ce qu'il reste de la prétentieuse armée babylonienne

Repoussés vers Haran, les survivants babyloniens méditeront longtemps le mot de Ramsès, fidèle vassal de Mouwatalli :
Padavoine : "Je retraite à Haran"
Ramsès : "A Haran ? Sors !"

Automne 1274 - L'arrogance Mitannienne punie, Babylone démembrée

Victorieux de l'inconscience babylonienne, le souverain hittite se doit de corriger en cette fin d'année 1274 l'arrogance de Krystiani, roi de Mitanni qui se présente devant les murs d'Hattousa. Krystiani ne compense pas par la chance du débutant (première initiation à DBA)! le déséquilibre entre les deux armées (10 éléments contre 12, une armée mitannienne en position d'attaquant, handicapée par le manque de terrains difficiles propices à l'évolution de ses auxiliaires et psiloïs) : il est renvoyé sine die (4-0) vers ses frontières qu'il ne quittera plus en 1273.

Pendant ce temps, Egyptiens et Mycéniens se partagent Babylone. Ramsès prend le contrôle de Sumer tandis que les Grecs obtiennent la soumission d'une Babylone désormais vassalisée.

Hiver 1274 - Le temps de la ruse ! (ou de la trahison?)
En prenant le contrôle de Babylone, Mycènes se renforce. Trop. Beaucoup trop ! Bientôt les appétits mycéniens se tourneront vers l'Egypte Hittite, voire vers Hattousa elle-même.

Souverain éclairé, Mouwatalli ne peut laisser émerger une puissance concurrente à la sienne. Il décide donc d'interdire la route du retour à l'armée grecque, contrainte de prendre ses quartiers d'hiver à Akkad, loin de Mycènes, tandis que le roi hittite tient fermement le verrou de Qadesh !

Bilan 1274
Points de prestige :
Hittite : 9 - Egypte : 3 - Autres : 0
Contrôle :
Alep par Hittite / Arzawa par Mitanni / Akkad par Mycènes / Sumer par Egypte
Vassalité :
Egypte vassale du Hittite / Babylone vassale de Mycènes

Printemps 1273 - Le combat des chefs
En ce début d'année, la situation est critique pour l'alliance Mycènes/Babylone. Respectivement enfermées dans Akkad et Babylone, les armées mycénienne et babylonienne sont encerclées par la coalition Hattousa/Thèbes: Mouwatalli est à Qadesh, Ramsès à Sumer. Si Ramsès bat Padeveine, le fils de Padavoine, à Babylone et si Mouwatalli triomphe des Mycéniens à Akkad, ni les grecs, ni les babyloniens n'ont de solution de retraite et sont menacés purement et simplement d'anéantissement.

Padeveine choisit de s'enfermer dans Babylone et de résister au siège des Egyptiens (il y parviendra deux saisons durant). Mycènes choisit de livrer bataille aux Hittites : l'heure est décisive !

Qadesh - Printemps 1273 : premier revers de Mouwatalli
(Au plus fort de l'engagement entre Grecs et Hittites : un char mycénien, pourtant pris de flanc vient de percer la ligne des lanciers hittites. L'aile droite Hittite est condamnée. Mouwatalli peut encore l'emporter au centre. La destruction d'un élément de chars grecs lui livre le flanc gauche du centre mycénien. Le piège tendu au général grec fonctionnera (cueilli après poursuite dans le marais par les archers légers hittites) mais trop tard : le moral hittite est atteint par la perte du quatrième élément (le général mycénien n'est que le troisième élément à succomber, le dernier char grec affrontant Mouwatalli en personne résistant à une dernière charge à 5 vs 2).

Le triomphe Mycénien est une victoire à la Pyrrhus. La perte du général offre deux points de prestige au Hittite et surtout entraîne la dispersion de deux éléments supplémentaires après la bataille.

Réduite à 7 éléments, l'armée grecque ne peut poursuivre la conquête, ni même tenter une campagne décisive en Egypte pour défaire le lien de vassalité qui unit Ramsès à Mouwatalli . Dès l'été, elle est contrainte de prendre ses quartiers d'hiver en Crète pour penser ses plaies. Des messagers lui apporteront de bien trites nouvelles à l'automne...

Automne 1273 - Babylone, Babylone! Babylone, tu déconnes !
Après deux saisons de siège, l'armée de Ramsès souffre de l'attrition (deux éléments perdus devant les portes closes de Babylone). Espérant profiter de cet affaiblissement, Padeveine tente une sortie à l'automne.

Une fois de plus, l'impatience tactique des Babyloniens leur sera fatale et la victoire de Ramsès totale (5-0, Padeveine entretenant la tradition familiale de la mort au combat du général). Ramsès entre triomphalement à Babylone qui se soumet à son nouveau suzerain : les anciens maîtres grecs ont traversé la méditerranée vers le couchant, ils sont bien loin désormais.

Malgré l'accroc de Qadesh, Mouwatalli peut considérer la paix qui s'installe en 1272 comme SA paix. Suzerain de Ramsès, lui-même Suzerain de Padehaine (nouveau gouverneur de Babylone), il peut contempler la solidité de son emprise sur le monde connu et civilisé. Le royaume de Mitanni est marginalisé, Mycènes isolée à l'ouest.

Bientôt des négociations s'ouvriront qui permettront de recouvrer le contrôle d'Arzawa (Alep est une bonne monnaie d'échange) et celui de Qadesh (l'alliance entre Hattousa et Thèbes ne pouvant que faire entendre raison aux nouveaux maîtres de Mycènes)...

A moins que la paisible Assour ne se réveille un jour et défie à nouveau cinq autres furieux pousseurs de plomb pour un... rendez-vous à Qadesh !

Bilan 1273
Points de prestige :
Egypte : 5 - Hittite : 2 - Mycènes : 1 - Autres : 0
Contrôle :
Qadesh par Mycènes
Vassalité :
Egypte vassale du Hittite / Babylone vassale de l'Egypte

Bilan final de la campagne
1- Empire Hittite : 28 points (15 points de prestige / 9 points de contrôle / 4 points de vassalité)
2- Egypte : 15 points (8 points de prestige / 5 points de contrôle / 2 points de vassalité)
3- Mycènes : 14 points (1 point de prestige / 13 points de contrôle)
4- Mitanni : 7 points (7 points de contrôle)
5- Babylone : 3 points (3 points de contrôle)

4 commentaires:

  1. Très bien !

    MeMphis, pas Menphis ;-)

    Pourquoi l'Assyrie n'a t-elle pas été attaquée ?

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  2. L'impossibilité d'attaquer l'Assyrie a contraint le Mitanni et Babylone d'être encore moins performants...

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  3. Oui Menphis... ca pique les yeux ! et c'est vachement plus haut. Et Méditerranée, sans accent au deuxième e,
    mais sinon, trè§s belle carte eet joli CR !

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  4. En fait, il nous a semblé que, dans l'esprit de la règle, l'absence d'un joueur devait aboutir à la suppression pure et simple de l'une des six puissances. Il n'y a donc pas de raison de laisser l'Assyrie champ ouvert aux explorations mitanniennes ou babyloniennes ;-)

    Les performances moyennes de Mitanni et de Babylone sont davantage dues aux choix de leurs généraux.

    Babylone ne doit pas tenter l'aventure extérieure mais doit tenter de contrer chez elle (dans les terrains difficiles) les invasions égyptiennes et mycéniennes. Il est tout à fait envisageable pour Babylone de remporter de nettes victoires dans ces conditions et donc de se donner les moyens de contre-attaquer pour engranger à la fois points de prestige et points de contrôle (quand on a passé un 4-0 à une armée ennemie au printemps, c'est quand même plus simple d'aller faire du tourisme chez le voisin à 12 contre 8, quelle que soit la qualité des troupes).

    Pour les mêmes raisons, Mitanni a également plutôt intérêt à contrer le Hittite en Syrie plutôt qu'en Anatolie. Cependant, avec ses nombreux chars, Mitanni a les moyens d'une politique agressive envers l'Egypte.

    En fait, ces deux puissances ont pris de mauvaises options diplomatiques en début de partie et ont fait des choix stratégiques très contestables. Et la réduction de leur armée à 10 éléments en 1274 leur a coûté cher.

    La coquille sur Memphis, c'est notre goût pour le rock'n'roll qui l'explique ;-))

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